Le Nouveau voyage d’Italie (1691) de Maximilien Misson

          
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En 1687-1688, Maximilien Misson entreprend un voyage à travers l’Europe. Il fait paraître ses impressions dans l’ouvrage intitulé Le nouveau voyage d’Italie (1691), rédigé sous la forme épistolaire, qui dépeint les particularités architecturales des villes visitées, les mœurs locales, les habits des gens, et même les systèmes fiscaux. Cet ouvrage en trois tomes contient quarante-une lettres et ne se restreint pas à l’Italie, mais s’étend aussi à la Hollande, l’Allemagne, la Suisse et la Belgique. Il a connu plusieurs rééditions et a été traduit en anglais, allemand et hollandais.

Nouveau voyage d’Italie,
Références de l’image

Sur le frontispice du livre nous apercevons une femme assise aux habits riches, représentation allégorique de l’Italie. Sa couronne murale avec une étoile évoque l’avatar de Cybèle, déesse de la fécondité. La symbolique de la fécondité et de l’abondance est traduite également à travers les images de la corne d’abondance, de la gerbe d’épis, des monnaies dans la vasque. La composante chrétienne est très présente : l’oiseau ouvrant les ailes en forme de croix (Saint-Esprit ?), la tiare papale et la couronne impériale faisant référence au Saint-Siège et à la cour impériale de Rome. Elle est opposée à la symbolique païenne, mythologique : Minerve, Pan et le faune qui occupent une place distinctement inférieure par rapport à la figure centrale christianisée. Cet éclectisme traduit parfaitement la diversité d’intérêts de l’auteur et reflète son projet :« Pour moy, j’ay tasché de profiter de tout ; c’est pourquoy je me suis informé de tout : et cela remplit mes lettres d’une diversité qui, à ce que j’espère, ne sera pas trouvée désagréable. »

L’ouvrage se distingue des autres écrits sur l’Italie de l’époque par son approche critique ; on n’y trouve pas les louanges habituelles à ce pays, que l’auteur trouve souvent exagérées. Misson se fixe pour but la représentation de ce qui lui semble mériter l’attention ; il nous offre plusieurs descriptions détaillées des églises, bibliothèques, arsenaux, châteaux, Trésors et cabinets de curiosités.

Parmi ces derniers, il cite le cabinet de l’Université de Leyde, celui de M. Viati à Nuremberg, le château de l’Electeur Palatin à Neubourg. Les plus connus sont pourtant les cabinets d’Ambras et de Vérone que Misson décrit avec beaucoup de précision.

Elena Stranskaya

Bibliographie

  • MISSON Maximilien. Nouveau voyage d’Italie, fait en l’année 1688, avec un mémoire contenant des avis utiles à ceux qui voudront faire le mesme voyage. La Haye : H. van Bulderen, 1691, 2t.
  • TERVARENT Guy de. Attributs et symboles dans l’art profane : dictionnaire d’un langage perdu : 1450-1600. 2e édition fondue et corrigée. Genève : Droz, 1997, 535 p.
  • Cabinets de curiosités. http://curiositas.org
          
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